À la vitesse à laquelle les visées hégémoniques sévissent dans les 10 452 kms2 je crains fort un changement dans la dénomination de ce pays. Certains disent qu'il serait temps de créer la nouvelle République en gestation depuis les années 1990.
Il est vrai que la grossesse à bien durer, il fallait engraisser pas mal de mammouths au passage. La délivrance ne serait que plus douce.
Cette grossesse par insémination artificielle (le feu Hariri connaissait fort peu son pays natal), bénite par les Ayatollahs de l'indépendance Day et de la révolution de 1789, arrive à terme. Peu importe que l'accouchement se fasse au forceps, il se fera. Peu importe que le nouveau-né soit mort ne, il sera né.
L'accord de Taef de Paris et de Washington (cet accord a tout de même 3 parrains) pavait la voie royale à la main mise sur le pouvoir par le milliardaire, plus saoudien que libanais, plus entrepreneur qu'homme politique. Le fait est là, nous sommes rentrés dans une nouvelle ère, dans une nouvelle République, dans une nouvelle entreprise à l'image de Oger saudia, mère illlégitime d'Oger Liban.
Certaines mauvaises langues dissertaient sur son goût insatiable du pouvoir, sur son despotisme, sur sa supériorité matérielle. Tout s'achète et se vend, la pierre, la terre et les consciences. Ironie tragique du sort, presque tout s'achète. L'Hotel Saint Georges y a échappé, les sacrifices consentis par les propriétaires étaient et sont toujours énormes. L'acharnement étatique à l'époque et toujours est sans commune mesure. L'Hotel a été encerclé et privé de son port en 2001.
Les employés de la mairie de Paris l'appelaient "Trafic Hariri".
Les tambourins lointains et onusiens sont en ordre de marche. La musique bat son plein, mais c'est une musique d'antichambre pour le moment. Ça discute sec, et à tout va, un pressing sans précédent pour voir naître ce qu'on appelle de nos jours le T I (Tribunal international) avant que le Président Chirac ne quitte le palais de l'Elysée. Chirac est un homme de parole, il a donné sa parole, "faire juger les responsables de l'assassinat de Rafic Hariri". Il le doit. Il souhaite user du Chapitre 7. Que la moitié du peuple libanais soit contre le recours à cet article n'y changera rien. Que le recours à ce chapitre plane une menace probable d'une reprise de la guerre civile n'y changera rien non plus. Que la constitution du Liban soit bafoué et piétiné ne fera pas non plus réfléchir certains.
Je soulève la lâcheté du monde occidental, de chirac, du Bush père et de reagan avant lui. Nous avons connus des sacrifices bien plus graves, pour souvenir l'assassinat de deux anciens Présidents Béchir Gemayel et rené Moawad. Le silence était d'or.
Sur le plan strictement interne, ceci révèle un transfert important des prérogatives du chef de l'État vers le chef du gouvernement. Le (s) inséminateur (s) et accoucheur ont mis au monde le BATARD. C'est la nouvelle République bananière du Hariristan.
Sans vouloir trop réfléchir les indices sautent aux yeux pour peu que l'on ne soit pas aveugle. Mieux, les aveugles les ont entendus. Enumérant au passage quelques signatures
- L'Hopital universitaire de Beyrouth est devenu " Hopital Rafic Hariri"
- L'Aéroport de Beyrouth est bâtisé " Aéroport International Rafic Hariri"
- Le Campus de l'Université Libanaise a été relooké pour devenir le "Village Universitaire Rafic Hariri"
- La fermeture officieuse le jour du 14 février, en mémoire au martyr Hariri.
- L"accaparation par force de "la loi" du centre ville, l'expropriation des vrais détenteurs au profit de la société fétiche Solidère, taillée sur mesure.
- La transformation de la "Place des martyrs" pour devenir la "Place Rafic Hariri". Lors de l'ouverture de l'exposition arabe et interatonale du livre, le PM Siniora a déclaré que la place des martyrs, la place De la Liberté n'est autre que la place Rafic Hariri. -
- Le mausolée de Rafic Hariri au centre de Beyrouth avec un cordon sécuritaire permanent et le défilé de ces personnalités étrangères pour lui rendre hommage. Je pense que si le défunt était chrétien on aurait certainement lancé une procédure de canonisation.
Il est temps que les esprits se réveillent. Le Liban restera la patrie de la coexistence fraternelle.
Nous avons connu des malheurs, des guerres, des déchirements, mais jamais nous n'abandonnerons ce qui nous rattache à ce beau pays, à cette merveilleuse contrée. Nous avons, plus que jamais, besoin de prouver notre "Libanité", quitte à déplaire à tous ces cuisiniers qui nous mijotent les meilleurs plats, certes agréables à contempler, très durs à avaler.
Nous avons devoir de prêter serment et allégeance à notre patrie, à ce drapeau que mon pauvre père, jeune militaire de la garde républicaine, a hissé, pour la première fois en 1943, dans le ciel du Liban.
Jamais, au grand jamais, la République bananière du Hariristan ne verra le jour, tant que le rouge bordeaux coulera dans nos veines.
Fachar.