Un an déjà. C'était un certain 6 février 2006.
Le document d'entente signé entre le CPL du général Michel Aoun et le Hezbollah du Sayyed Hassan nasrallah à un an d'existence. Une bombe à retardement et le compte à rebours à commencer.
Beaucoup d'eau a coulé depuis sous les ponts, énormément de lignes ont noircies les papiers des différents journalistes sur le sujet. Beaucoup d'hommes politiques nationaux et internationaux se sont exprimés sur le sujet, énormément de propagande et de désinformation autour de ce document.
Jamais un "traité" n'a soulevé autant de passions et de critiques, voire des interrogations et des peurs.
La passion nourrie par une presse féodé et formaté qui avait à coeur de combattre un projet qui allait à l'encontre des désidérata du monde occidental.
Les critiques d'une classe politique désuète, déconnectée de la réalité, mais fer de lance d'un "nouvel moyen Orient" où l'axe du bien triomphera de l'axe du mal, importation directe d'un pays chantre des libertés, cette liberté piétiné par ceux là même en Irak ou ailleurs, mais poussé à grand renfort dans cette poudrière que constitue cette région du monde par un certain "Bush l'enchanteur" dans sa quête du Graal.
Les interrogations, certes légitimes, d'une bonne partie des communautés chrétiennes quant à une possible édification d'un pays moderne en collaboration avec la communauté chiite. Les hommes politiques chrétiens ont fait jouer la carte de la peur, dans le but de pousser les chrétiens à se désolidariser avec les positions du Général Aoun. Il est étonnant de voire ces mêmes hommes politiques prendre le Hezbollah en odeur de sainteté quand ils avaient liés alliance avec lui quelque mois plutôt, et proféré leurs diatribes contre le Général aprés la signature de ce document.
Le courant patriotique a t-il perdu des voix? Certes, malgré le fait que c'est un pari immense pour l'avenir et qui doit ouvrir la porte à la signature d'un nouveau pacte national entre les différentes composantes politico-religieuses de la nation libanaise. A mon humble avis c'est la seule voie possible si vraiment les libanais souhaitent mettre en application la coexistence. Et de ce point de vue là cette perte est sans commune mesure au regard de la paix et de l'amitié qu'il pourrait engendré.
Scarlett Haddad, journaliste à l'Orient le Jour, à interviewé le Général, voici un extrait éloquent et qui m'a donné des frissons dans le dos, tant l'accusation est gravissime et n'augure pas des lendemains qui chantent, surtout venant d'un homme politique libanais de grande envergure et connu comme étant pro-occidental. Mais libanais malgré et contre tout.
Q : Justement au Liban, toutes les parties ont un appui étranger. Vous êtes le seul à ne pas en avoir. Ne vous sentez-vous pas le plus faible ?
R : Au contraire, je considère que le fait de ne pas avoir d’appuis étrangers est un signe de force. Je compte sur ceux que je représente et cela me suffit. C’est d’ailleurs pourquoi je dérange et je suis attaqué.
Q : On vous attaque aussi à cause de vos ambitions présidentielles.
R : Pourtant, tout ce que je fais aujourd’hui m’éloigne de la présidence. Celle-ci n’est pas un objectif pour moi, mais cela ne signifie pas que je dois renoncer à mon rôle et à mes convictions. J’ai une responsabilité à assumer face à ceux que je représente. C’est d’ailleurs pourquoi je suis soumis à une telle campagne de désinformation. Le but est de me neutraliser, ainsi que le Hezbollah. Les Américains veulent nous pousser vers la guerre civile, pour pouvoir se livrer en toute tranquillité à leurs projets dans la région. Avec leurs habituels préjugés, ils pensent que s’ils attaquent l’Iran, le Hezbollah va riposter. Et tout leur appui actuel à ce gouvernement unijambiste s’inscrit dans le cadre de la planification d’une guerre civile. Ils appuient un gouvernement qui réalise un coup d’État et a violé sept articles de la Constitution. Et c’est nous qu’ils accusent de vouloir déstabiliser le pays.
NB: vous pouvez lire l'intégralité de l'interview ici
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