" Puisqu'ils ont osé, j'oserai aussi, moi. La vérité, je la dirai, car j'ai promis de la dire, si la justice, régulièrement saisie, ne la faisait pas, pleine et entière. Mon devoir est de parler, je ne veux pas être complice". *
Je ne suis qu'un être lambda dans ce monde de fous. Mais je ne veux plus que mes nuits soient hantées par le spectre de l'injustice qui frappe mon pays, qui frappe les innocents dans mon pays.
Alors je le crie tout haut, tout fort, j'accuse.
J'accuse l'administration américaine et son Président sénile de brûler le Liban en appuyant une fraction libanaise contre une autre. Le Liban sera sacrifié, comme dans un passé pas si lointain, quand le régime sanguinaire syrien a appuyé les amérloques en Irak. L'histoire se répétera. L'agneau sera sacrifié.
J'accuse les puissances occidentales, Chirac, Merkel et Blair en tête, d'avoir combattus les régimes syrien et iranien par libanais interposé.
J'accuse les Ayatollahs du désert et des pétrodollars, la famille régnante saoudienne, de soutenir le sunnisme aux dépens de l'entité libanaise, et de favoriser l'implantation des réfugiés palestiniens définitivement au Liban.
J' accuse le régime iranien, qui dans son bras de fer avec l'occident et surtout satan l'américain, use de toute son influence au Liban pour contrecarrer la politique américaine dans la région.
J'accuse le régime syrien de tout faire pour empêcher la mise en place d'une solution à la crise libanaise, tant que la contrepartie ne soit acquise. De Kissinger, avec sa phrase célèbre "que dieu me pardonne, mais j'aime cet homme (le sanguinaire Hafez El Assad), au célèbre émissaire Murphy et sa phrase non moins célèbre " El Daher Président ou le chaos" (suite à une entente entre Hafez el Assad et le régime américain sur le nom du futur Président libanais qui aurait dû être élu en 1988 si…)
J'accuse Israel et son gouvernement sanguinaire (juillet 2006 pour ne citer que cette tragique date) de visées hégémoniques et territoriales sur le Liban, favorisant du coup le non-retour des réfugiés palestiniens en territoire occupé.
Mais SURTOUT, j'accuse les politicards libanais, dans leur immense majorité, de TRAHISON envers la nation. N'ont - ils pas permis à tous ces vautours et charognards de la politique orientale et internationale de venir faire leurs emplettes au Liban ? jusqu'à même nous dicter, à l'instar du haut-commissaire le Sir Feltman, la conduite politique à tenir, en distribuant des bons points et des mauvais points à des candidats à l'élection présidentielle ?
Si notre gouvernement, pour peu qu'on admette que nous en avions un, avec le fantoche Sinioura à sa tête, a peu de loyauté envers sa population, ils auraient renvoyé un bon nombre de ces ambassadeurs espions vers leurs pays d'origine.
J'accuse notre gouvernement de s'être rendu complice, à dessein et par faiblesse d'esprit ou par ignorance, de tous ceux qui agressent et bafouent sans relâche l'indépendance de ce pauvre Liban.
"Quant aux gens que j'accuse, je ne les connais pas, je ne les ai jamais vus, je n'ai contre eux ni rancune ni haine. Ils ne sont pour moi que des entités, des esprits de malfaisance sociale. Et l'acte que j'accomplis ici n'est qu'un moyen révolutionnaire pour hâter l'explosion de la vérité et de la justice.
Je n'ai qu'une passion, celle de la lumière, au nom de l'humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. Ma protestation enflammée n'est que le cri de mon âme". *
Au nom de tous ces Libanais qui ont souffert, et qui souffrent toujours;
au nom de tous ces Libanais meurtris à qui on a enlevé leur dignité,
au nom de tous ceux qui ont baissé les bras,qui continuent à baisser les bras, déséspérés et las;
au nom de tous ces libanais qui ont perdu tout espoir dans leur pays et qui ont été poussé à l'exil, et qui s'éxilent chaque matin que le soleil se lève;
je vous cracherai au visage.
De toute ma force et ma révolte d'homme LIBRE, je vous sommes de détacher nos menottes.
RENDEZ NOUS LA LIBERTE, ou nous allons la reconquérir par tous les moyens.
Notre conscience nous la dicte, notre survie en dépend.
* J'accuse de EMILE ZOLA - Lettre à Félix Faure Président de la République française.