Il y a quelques années de cela, quelques plusieurs décennies en arrière, Abou Joseph a été admis à l'hopital pour des examens suite à des dérangements intestinaux sévères.
Abou Joseph, montagnard aguerri, habitait Hammana, une localité au Nord de Beyrouth.
Tous les matins Abou Rageeb (pas celui d'Ibrahim) venait lui vendre son lait de vache. Jusqu'au jour ou il trouvât porte close. Elle est restée close 2 semaines durant.
Le troisième jour de la troisième semaine, Abou ragheeb, comme à son accoutumée, passât voir si son ami Abou Joseph était rentré. L'étreinte entre les deux hommes était sincère, s'en suivât une discussion sous forme de questionnement. Abou Joseph raconta par le menu détail son périple et son séjour hospitalier. Les examens n'avaient rien montré de significatif ce qui poussa son médecin traitant à le questionner sur ses habitudes alimentaires. Apprenant que son malade buvait tous les matins le lait de vache de son ami abou ragheeb, il lui suggéra de le couper dorénavant avec un peu d'eau, ce qui ménaga à son médecin traitant une porte de sortie. Abou Ragheeb l'interrompa sur le champ et lui demanda ce qu'il comptait faire. Abou Joseph répondît qu'il suivra à la lettre la suggestion du disciple d'Hippocrate ce qui provoqua chez son ami un rire hilarant suivi de cette réplique : "ya hmar (espèce d'âne) je te le vends déjà coupé".
Ma foi voilà la situation qui prévaut au Liban, tout le monde "baise" tout le monde, le mensonge est roi, la fourberie est reine, le temps n'a plus le temps de faire son examen de conscience. On ment à son père, on roule sa mère dans la farine et on fait un enfant dans le dos à sa femme, pourvue que le jeu vaut la chandelle. Ce qui est pour le moins sûr.
Le liban va à la dérive, les libanais participent à cette dérive, les vieux et les sages ne sont plus de ce monde, ce vieux dont disaient les africains, quand il meurt c'est une bibliothèque qui disparait. Nous sommes, vous êtes en train de creuser collectivement la tombe dans laquelle vous allez précipiter vos enfants.
Nos hommes (petits) politiques palabrent. Crucial qu'est le sexe des anges. Hier c'était le Tribunal international, avant hier les armes du hezbollah, aujourd'hui les armes des palestiniens et toujours la frontière avec la Syrie et le gouvernement d'union nationale. Toujours une excuse pour foutre la merde entre les frères, toujours le sujet qui fâche, et toujours de l'huile sur le feu quand le feu s'étouffe. Non, nous n'avons pas besoin du syrien, de l'iranien, de l'israélien ou de l'américain pour semer la zizanie entre nous, pour détruire ce qui a été construit depuis l'indépendance, depuis ce jour ou nous avons décidé de dire non à l'occident et non à l'Orient, comme si deux négations faisaient une nation. Nos politicards sont assez grands pour s'en charger. Ils donnent ,comme disait Mitterand, du temps au temps, du temps pour que le ver soit mur et le fruit complètement véreux. Il tombera alors seul. Et nous avec.
Certainement l'année 1789 est bien connue, Révolution Francaise oblige. Alors voilà mon souhait : commençons notre Révolution à la Libanaise en envoyant au bucher tous ces politicards pourris, véreux et impuissants. Nous n'avons pas besoin de cette vermine, le feu s'en chargera. C'est comme cela qu'à débuter la Révolution Francaise avant d'enfanter le ciment de la nation. C'est à ce prix là que le nouveau Liban renaîtra de ses cendres.
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