Les miens se meurent, et moi, vivant encore, dans ma solitude, je les pleure
Mon peuple est mort et je suis ici, dans ce pays lointain, errant au sein d'un peuple joyeux qui dort sur des lits moelleux.
Mon peuple est mort d'une mort douloureuse et je suis ici qui vit dans l'abondance et en paix Je ne vis pas avec mon peuple persécuté, qui marche dans le cortège de la mort vers le martyre
Je suis ici, de l'autre côté de l'océan qui vis dans l'ombre de la quiétude et dans la lumière de la paix
Je suis si loin de l'arène misérable et de l'affliction que je ne puis même pas être fier de mes larmes
La mort de mon peuple est une accusation silencieuse; c'est un crime fomenté par les têtes des serpents invisibles c'est une tragédie sans texte
Mon peuple est mort tandis que ses mains se tendaient vers l'Orient et l'Occident, tandis que ses orbites vides regardaient fixement la noirceur du firmament
Il est mort en silence car l'humanité est restée sourde à ses appels.
Il est mort parce qu'il n'a pas sympathisé avec ses ennemis, il est mort parce qu'il plaçait sa confiance dans l'humanité tout entière, parce qu'il était les fleurs piétinées et non le pied qui écrase.
Il est mort parce qu'il était un bâtisseur de paix, parce que les monstres de l'enfer se sont levés, ont tout détruit, parce que les vipères et les enfants des vipères ont craché du poison dans l'espace où les saints Cèdres, les roses et les jasmins exhalent leur parfum
hello Lebnen,
te revoilà, ça fait plaisir, :)))
N'ayant pas de nouvelles j'ai pensé que tu es toujours en voyage.
Rédigé par : Araadon | 10.06.2007 à 23:18
Bonjour Araadon.
Prophétique Gibran !
Ses mots défiant le temps et l’espace confèrent à son message une portée universelle.
Chaque libanais lucide, à plus forte raison, chaque libanais lucide et résidant à l’étranger s’identifierait de façon déchirante avec ce texte vibrant de cruelle vérité.
Rappel désespéré pour des oreilles qui ont hélas cessé d’entendre depuis longtemps.
Nul n’est prophète dans son pays.
Ibrahim.
Rédigé par : Ibrahim Tyan. | 11.06.2007 à 08:02
Je suis chez moi Araadon. Mais j'ai déjà envie de repartir au Liban. Il me manque, énormément. Tu me comprends j'imagine.
Ibrahim, je te rassure, je m'identifie dans chaque bout de parole de Gibran, le plus libanais de tous les libanais.
Je dirais même que le Liban coule dans mes veines. Mais comme tu dis,ceraines oreilles, voire même beaucoup d'entre elles, ont cessé d'entendre depuis très longtemps.
Rédigé par : Lebnen | 12.06.2007 à 13:31
Emouvant ce texte, relatant une verite qui fait mal.
Ah si il y a quelques annees, les Libanais qui ont quitte avait un peu d'esprit de resistance, on aurait montre a tous nos ennemis, parce qu'on en a beaucoup, qu'on ne se laisse pas faire, malgre toutes les contraintes qu'ils essayaient de nous infliger. Au moins, ils auraient baisse les bras un jour ou l'autre.
Mais la ... c'est trop tard malheureusement.
On nous evacue, pour soulager notre voisine du sud et la debarasser de ceux qui veulent a tout prix reprendre leur terre.
Pauvre Gibran, tu n'es plus le representatif du Liban, on a a ta place la creme de la nullite, et la lie des elites, qui se prennent pour les representatifs du Liban, nos chers politiciens a la noix de coco. Je ne les citerai pas de peur d'oublier un et l'epargner de cette masse avilissante.
Merci Araadon pour avoir poste cette note. Vraiment touchante en ces temps-ci
Rédigé par : Marie-Josee | 17.06.2007 à 10:41