Mustafa Kemal, à la tête de ses partisans, refusa de voir son pays, l'empire ottoman, démembré par le Traité de Sèvres . La résistance et les forces armées Turques viennent à bout des armées arméniennes, françaises et italiennes. Puis il défait les armées grecques avant d'obliger les Britanniques à signer avec lui l'armistice prélude à leur départ du pays.
C'est bien lui qui met fin au sultanat tout en instaurant une séparation entre le pouvoir politique, sultanat, et le pouvoir religieux, le califat. Il créa la première République turque.
Le 24 novembre 1934 l'Assemblée lui donne le titre "Ataturk" c'est-à-dire le "père des Turcs".
Franklin ROOSVELT, Président des USA, déclara en 1938 : "Je vis deux tristesses. Premièrement, je regrette, tout comme le monde, la mort d'un aussi grand homme. Et deuxièment, le fait que je n'aie plus l'occasion de réaliser un de mes grands souhaits, qui était de rencontrer cet homme."
Il fût un précurseur dans cet Orient si fascinant mais si brûlant. On aurait pensé qu'il pourrait servir d'exemple. La Tunisie en quelque sorte et le Liban par certains égards ont suivi le chemin fraîchement tracé.
Quelques exemples de la réforme, révolution Kémaliste :
Abolition du Califat : Le calife pouvait au nom de l'Islam s'opposer à toute innovation.
Les réformes dans l'éducation Nationale : Les écoles religieuses sont laïcisées et rattachées au Ministère de l'Education Nationale.
Les droits de la Femme turque : la femme acquis les mêmes droits que l'homme. La polygamie est interdite et la répudation de la femme par son mari est devenu caduque.
Le remplacement de l'alphabet arabe par l'alphabet latin.
70 ans après la mort du "père des turcs" comment ne pas penser à cette nation en proie aux démons du passé. Le pouvoir en place, islamiste, qui fait preuve de modération, sommes toutes de façade, veut placer un de ses hommes à la tête de la République. Du coup la séparation des pouvoirs, l'État turc étant laïc, est soumise à rude épreuve. L'armée veille au grain, elle est la garante de la révolution d'Ataturk. Le chef d'État major à mis en garde les responsables du pays. L'armée est prête, comme par le passé, à intervenir pour empêcher la contre-révolution révolution. L'opposition parlementaire, conteste le premier tour du scrutin, le quorum n'ayant pas été atteint. Elle a saisi le conseil constitutionnel.
Comment ne pas avoir une pensée pour le Liban. Pays qui se débat dans une crise sans fin. Les similitudes sont frappantes. Pays à façade pseudo-démocratique et une laïcité sommes toutes décrite dans la constitution, mais jamais appliquée.
Comment ne pas penser également à la bataille présidentielle qui s'est ouverte au Liban. Chacun va de sa jurisprudence en ce qui concerne le quorum pour l'élection présidentielle, à ceci près : au Liban le gouvernement actuel a paralysé le conseil Constititionel. Qui pourrait faire écouter la voix de la justice. L'arbitraire est à craindre.
Ce qui est également à craindre, que dans les deux cas de la contestation du quorum, au Liban comme en Turquie, les grandes puissances adopteront deux positions diamétralement opposées. Et comme à chaque fois nous subirons la loi du plus fort.
De tout coeur j'appuie ces centaines de milliers qui ont défilé partout en Turquie. Pacifiquement. Je me sens très proche du combat de ces jeunes turcs qui veulent regarder l'avenir avec espoir. J'aurai eu beaucoup envie d'aller manifester avec eux. Au fond, leur lutte est la mienne, elle est celle d'une certaine jeunesse libanaise, d'une frange non négligeable de la population.
Partout, ici et ailleurs, nous aspirons à la LIBERTE.
Je rêve d'un Ataturk libanais, capable de défaire, tel Mustafa Kemal, les puissances étrangères. PACIFIQUEMENT, par notre solidarité et notre obstination à refonder un pays ou tout libanais se sent égal en droit et en obligation à son semblable.
Tel un fantasme qui n'en est plus un du moment qu'il se réalise, ce rêve deviendra-t-il une réalité ?
I have, mee too, a Dream. .
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