Quand j'intervenais sur le blog de DSK, avant que la moutarde me monte au nez, je signai F… libéral et humaniste. J'oppose bien volontiers ce courant, qui existe bel et bien, même si on lui donne d'autres attributs, à l'ultralibéralisme.
Je crois profondément que l'individu est au centre du monde. L'initiative individuelle en est le moteur. La libre-entreprise entreprise en est le bébé. Rien ne mérite d'entraver cette démarche.
Tout ce que l'Homme invente doit etre mis au service de l'Homme. Le savoir, la culture, l'indépendance de l'esprit, la Liberté, sont autant de pierres angulaires.
Ce préambule était nécessaire. De famille libérale j'ai été assez proche de l'UMP, nébuleuse moderne de l'ère post-gaulliste. Je l'ai manifesté en votant pour ce courant lors de différentes élections. Jusqu'au jour où un certain Nicolas Sarkozy me pousse vers d'autres cieux. Sa prise de position concernant la dernière guerre du liban y est pour beaucoup. Je lui reproche, bien au-delà de son parti pris israélien, un manque certain d'humanisme. N-a-t-il pas refuser un cessez-le-feu quand la terre et la pierre suintées de douleurs et que ses semblables étaient soumis à l'une des guerres les plus atroces que le monde libre a connue ? Son manque d'audace dans les jours qui ont précédé l'arrêt de l'expédition barbare israélienne m'a fait beaucoup réfléchir. Je ne l'ai pas entendu s'exprimer au sujet des quelques millions de bombes à sous munitions que l'État démocratique d'Israel a lâché sauvagement dans l'unique intention de semer la terrer bien longtemps après l'arrêt de cette guerre. Pas une semaine qui passe sans son lot d'estropié. Il s'agit de la morale et de l'éthique.
Inutile de dire que je partage les points de vue du candidat en matière économique. Plus encore dans sa lutte contre l'immigration clandestine, ou ses positions en matière de justice contre les multi récidivistes.
Les thèses de Francois Bayrou paraissait tout d'un coup revêtu de ce qui manquait au candidat de l'UMP : de l'Humanisme. Son programme économique est assez proche, sa position sur les 35 heures me convenait aussi. Étant libre et rebelle j'ai fait, pour la première fois, une infidélité à un courant de pensée qui était le mien. Le monopole que la droite et la gauche exerçaient sur les médias, m'a poussé à accorder davantage de sympathie à Bayrou. Son discours rassembleur, sa thèse ni droite ni gauche m'ont aidé définitivement à franchir le rubicon. J'ai voté BAYROU.
Qu'en est-il aujourd'hui ? Pour Cela je vais revenir à sa conférence de presse du 25 avril et j'ai choisi les extraits suivants (italique) que je commenterai point par point :
"Nous avons à reconstruire, depuis les fondations, notre démocratie"
Dans son analyse Francois Bayrou insiste sur le fait que notre démocratie est agonisante. Je ne pourrai pas partager son point de vue quand on voit une participation à plus de 84 % à l'élection présidentielle. Nous ne sommes pas en Chine et il n'est point indispensable de raser gratis pour bâtir à crédit.
"De surcroît, par leur choix de l’affrontement camp contre camp, ils affaiblissent durablement la France".
Le respect de la démocratie exige de Francois Bayrou de reconnaître sa défaite. 81,5 % des électeurs ont refusé de lui accorder leurs suffrages. Met - il en cause ce choix ?
"Je serai le garant de cette indépendance et de la défense de l’intérêt général du peuple français".
C'est le summum de la supercherie. La constitution française, accorde ce rôle exclusivement au chef de l'État qui en fait le sermon. Je ne comprends absolument pas comment il pourrait être le garant, vu qu'il ne sera pas élu Président de la république en 2007. De l'innovation oui, la révolution non.
"Dans cette situation, je ne donnerai pas de consigne de vote. J’estime que les Français qui ont voté pour moi sont en conscience des citoyens libres de leur choix".
J'ai applaudi cette décision sage et ce respect de ses électeurs, sommes toutes libres, à part les moutons de panurge. Malheureusement en réponse à un journaliste il lance tout de go " je commence à avoir une idée pour qui je ne voterai pas" Et il ajoute à l'intention d'un autre "je vous dirai dans les jours qui suivent pour qui je voterai". La confusion de ses propos ne sont pas de nature à clarifier le débat. De deux choses l'une , où il dit je voterai pour celui-ci ou pour celle-là, ou il tient sa ligne de conduite neutre, ni droite ni gauche.
"D’ores et déjà, pour changer définitivement la politique française, j’annonce la création d’un nouveau parti politique, le parti démocrate, qui présentera des candidats à toutes les élections à venir, et d’abord aux élections législatives, pour représenter les Français qui veulent une politique nouvelle, indépendante, libre de son expression et décidée à les défendre sans se laisser intimider par les menaces ou les tentations diverses liées au pouvoir
."
Le timing de cette déclaration est à mon humble avis malvenu, le moment est au débat entre les 2 candidats qui restent en lice. Or, on voit que l'intention de Francois Bayrou est d'occuper la scène médiatique et d'occulter le débat démocratique entre les deux candidats restant en lice. Le respect de la démocratie, des coutumes et des institutions, obligerait quiconque, arrivé en troisième position à s'éclipser entre les deux tours. C'est ce qu'a fait un Balladur ou un Jospin.
On assiste depuis plusieurs jours à un détournement intentionnel des vrais enjeux de ces élections. Tout se passe, comme si Ségolène royale, utilise Bayrou pour gommer ses faiblesses et escamoter un débat jusqu'à la dernière limite. Il est quand même étonnament étrange de voir là ma (l) donne proposer un débat à Francois Bayrou, entre les 2 tours, alors qu'elle avait toute la latitude de le faire bien avant le premier tour. On se rappelle déjà les répliques socialistes sèches à l'intention d'un Rocard ou d'un Kouchner. Ségolène royale est une opportuniste avec tout ce que mot peut comporter de malsain. Incapable de rassembler sa famille politique voilà qu'elle vole vers un centre ; centre droit sommes toutes, pour essayer de rattraper son retard. Au parti socialiste on aiguise les couteaux.
"L'imposteur
", telle qu'elle a qualifié Bayrou le 14 mars à France Bleue Ile de France, devient aujourd'hui son unique sauveur, ce sauveur qui disait jadis «Ces deux candidats sont comme larrons en foire. Ils sont commère et compère..» (Rennes, 27 mars 2007). Je pense que Sarkozy serait en droit de reprendre la citation de Bayrou à son compte, avec droit d'auteur bien évidemment.
La tragi-comédie du débat télévisé est l'ultime illustration. Ceci évoque pour moi une relation sentimentale entre ado avant de passer à l'acte. Les corps sont chauffés à bloc, l'excitation est à son comble, ils n'arrivent plus à se contenir, mais ironie du sort les hôtels sont fulls. Retenez votre souffle, la copulation serait imminente. Préparez les préservatifs.
Je suis extrêmement déçu par l'attitude d'un Francois Bayrou que j'estimais plus digne. Ses frères d'armes le lâchent un après l'autre, son irrespect de la démocratie m'inflige. Et voilà que la boucle est bouclée. Je voterai Sarkozy au second tour.
Oui, ce soir, je peux dire, comme pas mal d'autres personnes, que Bayrou m'a floué. J'ai la preuve et j'en ai la certitude.
Araadon,il est devant un dilemne. Ou il fait alliance pour les législatives ou il coule. Il n'a pas démérité avec le score qu'il a fait. Son électorat s'est constitué de gens de tendances diverses. Maintenant, il faut se positionner et là??? Je pense qu'en politique il faut aussi avoir le sens de l'opportunité pour arriver.Par contre, Ségo jouant son va tout pour avoir les voix de Bayrou m'a dérangé. En même temps, elle a du courage. Où sont passés les Fabius, Strauss Khan, etc... Charasse se rallie à Sarko et Emmanuelli n'en parlons pas (barre à gauche toute faut choisir pour lui et d'autres).
Rédigé par : Catherine | 28.04.2007 à 16:49
Bonsoir Catherine,
Selon toute vraisemblance la lecture qu'à François Bayrou du second tour le pousse à croire que Sarkozy sera élu, que le parti socialiste rencontrera des difficultés majeures et implosera.Il incarnera à ce moment là le chef de file de l'opposition avec une recomposition du paysage politique, le centre, nébuleuse droite et gauche modéré d'une part et la gauche plurielle et antilibérale qui verra le jour de l'autre. Le problème qui se posera comment fera t-il pour les législatives? Probablement des alliances avec la gauche caviar. malheureusement ce centre sera à l'image du parti socialiste d'aujourd'hui cad obligé constamment à faire la synthèse et le compromis des différents courants qui le compose. A terme la question serait de savoir s'il y a une place pour 3 courants d'idées en France.
Bon dimanche
Rédigé par : Araadon | 29.04.2007 à 00:25