En période électorale il est de coutume de sortir des tiroirs toute une panoplie de dossiers.
Les prétendants à la haute magistrature, du moins ceux qui ont une chance de l'emporter, nous promettent alors monts et merveilles, les yeux rivés sur les stats.
Ils ont tous planché sur l'écologie et sa fameuse charte à signer. Ensuite ce fut le tour de la chasse, pour finir en dernier au salon de l'Agriculture. Même Ségolène Royale a fait le déplacement, c'est une première pour elle.
Tout l'art consiste à satisfaire tout le monde et à surfer sur la vague. C'est classique.
Par contre il y a un sujet d'actualité qui me semble d'une importance capitale voire cruciale. Les procès en cours l'ont projetté au devant de la scène présidentielle. Il s'agit de l'Euthanasie.
Je ne rentrerai pas dans les détails ni je prononcerai un réquisitoire pour ou contre.
En tant que citoyen lambda je demanderai à tous les concurrents à la course présidentielle de se garder de toute surenchère en la matière. Il suffira tout simplement de se déclarer prêt, une fois les élections passées, à ouvrir les débats, à informer et s'informer, et que des groupes de réflexions planchent sur le sujet afin de dessiner un contour juridique et moral. Personnellement je ne demande pas plus.
Il est intéressant de savoir que les "coupables" d'euthanasie active risquent une peine d'emprisonnement allant jusqu'à 30 ans de réclusion. Que le conseil de l'Ordre des médecins interdit à tout professionnel de santé la pratique d'un tel acte.
N'empêche que les lois sont une chose, ces lois écrites par les Hommes au service de l'Homme, et la conscience, la nôtre, est tout autre.
La justice au service de l'Homme serait-elle dans certain cas contraire à la conscience la plus intime et la plus profonde ?
Comment peut-on demander à l'homme de se débarrasser de tout humanisme devant l'agonie de ceux qui sont en fin de vie ? Dur à vivre au quotidien.
Le paradoxe : ethymologiquement "Euthanos" signifie "la bonne mort" et Euthanasie, au sens moderne, signifie provoquer la mort pour abréger les souffrances.
Dans l'état actuel des choses il nous est simplement interdit d'être "HUMAIN".
La frontière entre la justice et la conscience serait pour certains un vrai mirage.
Si un jour ce dilemme m'est imposé, je serai tout simplement un "Humain" et Dieu, qui est Miséricorde, me pardonnera.
Un humain cela veut dire aussi avoir de l'humanité ! En France c'est la question du jour. On dirait que les politiques découvrent ce que tous les médecins pratiquent depuis toujours d'une façon ou d'une autre. Tous ont eu recours, soit eux-mêmes soit par délégation à ce type de pratique. On donne un couvert juridique à une pratique et on ose en parler plus librement en ayant recouurs cette fois à l'éthique, à la volonté du patient etc...A quand les avancées sociales et politiques au Liban???
Rédigé par : Catherine | 14.03.2007 à 17:28
Oui Araadon j'ai été absente quelques semaines, à Montréal ;)
Comme souvet les élections sont propices aux problèmes réels malheureusement les politiques apportent invariablement les mauvaises réponses.
Comme le dit si bien Catherine les politiques savaient que les médecins "humainement" aidaient les patients en fin de vie.
Amitiés.
Rédigé par : Coccinelle | 14.03.2007 à 17:52
A Coccinelle,
Montreal, j'en garde un excellent souvenir, surtout le centre ville.
Rédigé par : Araadon | 16.03.2007 à 00:30
A Catherine,
Les avancées politiques au Liban riment en ce moment avec le "wait and see" des américains.
Personellement je suis pessimiste même si demain on nous assure qu'un accord est intervenu. Il me semble que la majorité actuelle souhaite un statu quo durant les quelques mois qui nous sépare de la fin du mandat du Président Lahoud. Elle estime qu'elle pourrait faire élire un nouveau Président même si le quorum requis n'est pas atteint. Inutile d ete dire ques les grandes puissances reconnaitront sur le champ le nouveau Président.Le risque de guerre civile serait à son zénith.
Pour les avancées sociales je vais demander à mon ami Ibrahim de te répondre. Je vis dans mon exil doré en France depuis 1990.
:)
Rédigé par : Araadon | 16.03.2007 à 00:41
Bonjour. Araadon et Coccinelle je partage avec vous Montréal où j'ai d'exellents souvenirs et du Quebec d'ailleurs. Pour le social au Liban c'est un voeu pieu, si la politique va dans le bon sens, le reste suivra c'est sûr! Exil doré faut en profiter!
Rédigé par : Catherine | 16.03.2007 à 11:31
oups pieuX ! lamentable en fin de semaine
Rédigé par : Catherine | 16.03.2007 à 12:01
Bonjour Catherine.
Hello Araadon,
La guerre civile au Liban a conduit à l'effondrement de la classe moyenne du pays et à une forte paupérisation de la population. Les infrastructures ont été fortement endommagées. Les combats ont contraint à l'exil une partie de la bourgeoisie, privant le pays de ressources humaines et financières importantes. Entre 100 et 300 000 personnes sont mortes dans un pays de 3 millions et demi d'habitants et environ 900 000 personnes ont été déplacées.
Le Liban a perdu sa position de métropole économique du Moyen-Orient d'avant 1975 principalement au profit de Dubaï et des pays du Golfe.
Suite à un accord entre la Syrie et les Etats unis dans le contexte de la première guerre du Golfe. Depuis 1990 le Liban tombe sous une forte mainmise syrienne qui régit le pays au plan de sa vie politique.
Cette hégémonie syrienne marque le début d'une tentative d'annexion de fait du Liban et d'un pillage systématique de ses ressources économiques Elle marque la mise sous tutelle syrienne des institutions libanaises dans le cadre d'un système policier répressif calqué sur le modèle Syrien.
Avec la venue de Rafic Hariri, le plan de reconstruction des 160 hectares du centre-ville est confié à une société privée appelée SOLIDERE (Société libanaise de reconstruction) (En l’occurrence, le trust Hariri)
Le projet soulève une forte contestation. Rafic Hariri utilise sa position privilégiée pour obtenir une partie importante des contrats de BTP et les propriétaires des immeubles du centre-ville sont expulsés et payés en actions SOLIDERE d'une valeur très inférieure à leur bien
La corruption rampante, le « racketage » syrien et le régime mafieux finissent de drainer définitivement les ressources d’un pays déjà fortement endetté et exsangue.
Apres l’assassinat de Hariri et l’expulsion des syriens du Liban par les états unis, toutes les contradictions du tissu social libanais qui croupissaient à l’état latent sous la botte du régime policier syrien se réveillèrent ; à cela vint s’ajouter les conséquences désastreuses de l’agression Israélienne en 2006 et le schisme sévère qui divisa les Libanais qui s’en suivit et persévère jusqu’à rédaction de ces lignes.
Le conflit actuel entre les Libanais empêche absolument toute perspective d’avancée sociale.
Ibrahim Tyan.
Rédigé par : Ibrahim Tyan | 16.03.2007 à 14:14
Ci Ibrahim pour toutes ces explications.
:)
Rédigé par : Araadon | 16.03.2007 à 16:10
Merci Ibrahim et Araadon pour vos contributions que je lis régulièrement avec délices... Je partage vos avis. Quand à ton inquiétude Arradon, je dois avouer que je crains que cette pseudo-majorité fera tout pour s'accrocher au pouvoir. L'empire financier des Hariri est énorme... Il a défiguré Beyrouth par l'entremise de Solidère (comme dit ma femme, une française, chaque fois qu'on va au Liban): Beyrouth est une belle ville de pierres sans âme... Il veut conquérir le Liban, le posséder... Après la domination syrienne, voilà le temps de la domination financière... A quand une vraie révolution au Liban qui chasserait ces usurpateurs et ces féodaux pour qui le Liban n'est qu'un gâteau à se partager ??? Je ne sais pas si une avancée sociale pourrait avoir lieu sans une vraie révolution... pacifique j'espère car nous en avons assez de sang et de malheur... Mais peutêtre ne suis-je qu'un rêveur ? I have a dream... n'est-ce pas Araadon ;-))
Rédigé par : André | 17.03.2007 à 10:21
Hello à tous. Super esprist de synthèse Ibrahim. Tout ou presque est dit dans votre commentaire. En espérant qu'à la lumière du passé (...) des leçons soient tirées pour le présent et surtout le futur. Gouverner c'est prévoir disent ils!
Rédigé par : Catherine | 17.03.2007 à 13:44
A Catherine,
Le québec quel beau pays. J'ai eu le chance d'y etre pendant le festival de la musique début aout. Quelle ville fleurie aussi.
"Gouverner c'est prévoir" mentionnes-tu.Alors je constate une avarie généralisée. Les gouverneurs seraient-ils une espèce en voie de disparition ?
Rédigé par : Araadon | 18.03.2007 à 03:36
A André,
Merci pour ton appréciation, Ibrahim la mérite amplement.
Je pense aussi, et j'espère me tromper, que cette majorité devenue démocratiquement illégitime, fera tout pour garder le pouvoir le plus longtemps possible et imposer leur candidat à la présidentielle s'ils arrivent à se mettre d'accord.
Quant au centre ville, on est dans le hariristan. Que des gens expoliés. C'est le reflet de la démocratie imposée autrement dit la totalitarisme, la confiscation des biens privés. Jy consacrerai un article bientôt.
Pour le reste on est nombreux à dire "we have a dream" André ;))
Rédigé par : Araadon | 18.03.2007 à 03:50