Vous avez votre Liban avec son dilemme. J'ai mon Liban avec sa beauté.
Vous avez votre Liban avec tous les conflits qui y sévissent. J'ai mon Liban avec les rêves qui y vivent.
Votre Liban est un noeud politique que les années tentent de défaire. Mon Liban est fait de collines qui s'élèvent avec prestance et magnificence vers le ciel azuré.
Votre Liban est un problème international tiraillé par les ombres de la nuit. Mon Liban est fait de vallées silencieuses et mystérieuses dont les versants recueillent le son des carillons et le frisson des ruisseaux.
Votre Liban est un champ clos où se débattent des hommes venus de l'Ouest et d'autres du Sud. Mon Liban est une prière ailée qui volette le matin, lorsque les bergers mènent leurs troupeaux au pâturage, et qui: s'envole le soir, quand les paysans reviennent de leurs champs et de leurs vignes.
Votre Liban est un gouvernement-pieuvre à nombreux tentacules. Mon Liban est un mont quiet et révéré, assis entre mers et plaines, tel un poète à mi-chernin entre Création et Eternité.
Votre Liban est une ruse qu'ourdit le renard lorsqu'il rencontre l'hyène et que celle-ci trame contre le loup. Mon Liban est fait de souvenirs qui me renvoient les fredons des nymphettes dans les nuits de pleine lune, et les chansons des fillettes entre l'aire de battage et le pressoir à vin.
Votre Liban est un pays de communautés et de partis. Mon Liban est fait de garçons qui gravissent les rochers et courent avec les ruisseaux.
Votre Liban est un pays de discours et de disputes. Mon Liban est gazouillement de merles, frissonnement de chênes et de peupliers. Il est écho de flûtes dans les grottes et les cavernes.
Votre Liban se détache tantôt de la Syrie, tantôt s'y rattache; il ruse des deux côtés pour aboutir dans l'entredeux. Mon Liban ne se détache ni ne se rattache, et ne connaît ni conquête ni défaite.
Vous avez votre Liban, j'ai le mien.
NB : extraits de "vous avez votre Liban et j'ai le mien" - Gibran Khalil Gibran
Lebnen est une merveille qui fond dans les mains des libanais eux-mêmes. Ils ne le méritent pas. En fait, nous, autre sorte de libanais, voyons le Liban d'un autre oeil.
Rédigé par : Libanaise | 25.09.2006 à 22:23
En 1982 je suis rentré à Beyrouth aprés avoir fini mes études en France, malgré une superbe proposition pour le tout jeune diplômé que j'étais. Le Liban avait besoin de moi, à l'époque j'avais des oeillères. J'ai fait ce que j'ai pu entre 1982 et 1990. Un 13 juillet 90 je me suis éxilé pour de bon. J'ai du commencer une nouvelle vie.
Que d'amertume et de frustration depuis.Je vois le comportement de la classe politique , des analphabètes, des arrivistes et des retourneurs de vestes. Allah y khallessnah minoun.
Rédigé par : Araadon | 25.09.2006 à 23:54