Dès décembre 1992, après que les accords de Taëf eurent mis un terme à la guerre civile, Samir Kassir mettait en garde contre l'oligarchie financière qui s'installait à Beyrouth avec le gouvernement de Rafic Hariri. « Avant même que le gouvernement soit formé, M. Hariri avait entrepris la rénovation à ses frais du siège de la présidence du Conseil, transformé en blockhaus. En outre, bien des signes laissent craindre que le culte du management n'aille au détriment de la reconstruction des institutions et du renouveau de la politique. A vrai dire, le premier ministre aurait bien des raisons de ne pas vouer une grande considération au personnel politique libanais, lui qui en subventionne littéralement une très large partie et pourvoit personnellement aux frais de fonctionnement de la présidence de la République. Juste retour des choses, les conflits d'intérêts que peut rencontrer le milliardaire premier ministre ont été tus dans le débat public. Pourtant, il y a matière à bien des questions quand on sait que M. Hariri, qui s'est réservé le portefeuille des finances, contrôle un des principaux groupes bancaires du pays et que son entreprise de travaux publics, Oger-Liban, participe de près ou de loin à tous les grands chantiers. »
http://www.monde-diplomatique.fr/2005/07/GRESH/12342
Par Alain Gresh
Quelle ressemblance avec le règne d'un certain Berlusconi