Le sommet de la francophonie à Bucarest représente un jour triste pour le Liban.
Le chef de l'Etat roumain n'a pas jugé bon d'inviter le Président Lahoud, encouragé certes par la position du Président Chirac, faisant fi du même coup des institutions constitutionnelles libanaises.
Le Liban est une république ayant à sa tête un Président qui représente le pays auprès des instances internationales.
Il est quand même consternant de voir le Premier Ministre Siniora accepter de se rendre à ce sommet alors qu'il ne prononce pas un seul mot dans la langue de Voltaire. Je constate son incohérence et surtout l'incohérence des forces folkloriques du 14 mars qui sont derrière lui : comment peuvent-ils accepter que le Président de la République préside le conseil des ministres et signe les décrets et lui refusent en même temps le droit constitutionnel de représenter le Liban a l'étranger? Il y en a marre de cette dualité qui nous mène droit au mur. Aprés l'autisme de nos dirigeants voilà qu'ils sont frappés de schizophrénie.
Officiellement le boycot du Président libanais est justifié par les "suspicions après le rapport du juge Mehlis concernant la mort de Hariri", et conformément aux délibérations de l'ONU.
Dans la réalité ce qui est appelé "délibérations de l'ONU" seraient des positions de certains chefs d'Etats tel que Bush, Blair, Chirac et d'autres. L'invitation adressé par Koffi Annan et honoré par le Président lahoud au dernier sommet de l'ONU ou il présidait la délégation libanaise battrait en brèche cet argumentaire.
Ma position est celle du respect d'un principe constitutionnel et élémentaire des relations entre les Etats. Quant à ma position vis à vis du Président Lahoud je dirai que j'étais un fervent adversaire de sa politique et je le reste jusqu'à ce jour.
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