« Vingt ans en arrière ! » Dans cette sinistre promesse que nous ont faite, d’emblée, les chefs de guerre israéliens, il y a toute l’exaspération, la hargne, la rage que suscite notre petit pays surmontant l’un après l’autre tous les coups du sort, et obstiné à construire et reconstruire, sans cesse, son modèle. Car ce n’est pas le Hezbollah, mais le Liban tout entier, dans sa population civile comme ses infrastructures vitales, qui est l’objet en ce moment de la furie israélienne, laquelle n’épargne ni les ambulances ni les hôpitaux, pas plus que les usines de produits alimentaires et les convois de vivres. Et c’est le comble de l’absurde que l’on atteint avec le matraquage de cette même armée régulière, dont on attend pourtant qu’elle prenne en charge un jour la région frontalière : force internationale ou non, c’est un outil essentiel de toute stabilité future que l’on est en train de démonter systématiquement. À quelle fin ?
L’Administration Bush a fait ses preuves de manière on ne peut plus éloquente, comme on sait, en Irak. Et ses équipées antérieures en terre libanaise ont déjà illustré une méconnaissance des réalités absolument stupéfiante, de la part d’un État aussi bien rodé à la guerre qu’Israël. Ce n’est pas en mettant à l’épreuve le culte du sacrifice inhérent à la communauté chiite que l’on peut, l’espace d’une campagne militaire,dresser celle-ci contre le Hezbollah. Ce n’est pas en faisant de la banlieue sud de Beyrouth un paysage lunaire, un Nasrallahgrad, que l’on vient à bout de la véritable adulation que vouent au chef de la Résistance islamique les foules palestiniennes orphelines de leurs héros historiques. Ce n’est pas en faisant de Fouad Siniora le maire en larmes d’un pays sinistré que l’on soutient dans les faits cette démocratie libanaise qu’évoquait encore hier George Bush, qu’on lui épargne la honte et la calamité de retomber dans les griffes du voisin syrien.
Ce n’est pas en le cassant purement et simplement que l’on peut régler la complexe question du Liban.
*http://www.lorientlejour.com/page.aspx?page=article&id=1000060719
Editorial de Issa Goraieb - L'orient le jour du mercredi 19 juillet
la guerre serait une bénédiction si elle ne tuait que des militaires. (EINSTEIN)
Posté par 009, 21 juillet 2006 à 21:26
Rédigé par : 009 | 03.10.2006 à 00:54
La guerre serait elle une fatalité?
Je remarque qu'il y a moins de massacre dans le règne animal que dans celui des Hommes. Et pourtant l'homme est supérieur à l'animal, il a un cerveau. SIC
Posté par Libanisme, 22 juillet 2006 à 00:09
Rédigé par : Araadon | 03.10.2006 à 00:55