RETROSPECTIVE : Automne 2000 au parlement Libanais
Redevenu premier ministre, Rafic Hariri avait d'ailleurs confirmé, dans sa déclaration de politique générale, à l'automne 2000, la nécessité du maintien des troupes syriennes au Liban.
A un député de l'opposition qui protestait contre cette déclaration, Rafic Hariri répondait avec vivacité que « blâmer la Syrie pour les problèmes du Liban ne correspond pas à la réalité » et qu'il affirmait ceci « uniquement pour rendre justice à la vérité... car sans [la Syrie] il aurait été impossible de parvenir à la stabilité » (voir le texte intégral dans le quotidien An-Nahar du 3 novembre 2000). Il s'agit là d'une position constante qu'avait prise Rafic Hariri dès le premier gouvernement constitué par lui en 1992, et jusqu'à son assasssinat. (Le Monde Diplomatique-juin 2005 / Alain gresh)
RETROSPECTIVE : 2002, le Sommet de la francophonie à Beyrouth.
A cette occasion, le chef de l'Etat français s'était rendu au Parlement pour y prononcer un discours dans lequel il confirmait implicitement le statut du Liban comme « protectorat syrien » jusqu'au règlement du conflit israélo-arabe : « Bien entendu, déclarait-il, la paix [au Proche-Orient] ne sera globale, juste et durable que si elle inclut le Liban et la Syrie, et si elle apporte une solution équitable à la question des réfugiés palestiniens, une solution qui tienne compte des intérêts du Liban. C'est la position constante de la France. Dans le même temps, l'évolution vers cette paix tant souhaitée permettra au Liban et à la Syrie d'harmoniser leurs relations et de mener à terme le retrait complet des forces syriennes de votre pays, conformément aux accords de Taëf. » (Le Monde diplomatique-Juin 2005 / par Alain gresh).
PERSPECTIVES : Déclaration de Michel Aoun au Parisien décembre 2006.
Q. Vous, qui avez toujours dénoncé la mainmise de la Syrie sur le Liban, êtes aujourd'hui accusé de faire le jeu des Syriens...
R. Quand j'étais en exil en France et à chaque fois que je me prononçais contrel'occupation syrienne, la France me rappelait à mon devoir de réserve. Pendant ces quinze ans, la communauté internationale, dont les Etats-Unis et la France, considérait la Syrie comme un facteur de stabilité au Liban. C'est cette politique cynique qui a poussé nombre d'hommes politiques libanais à prendre le chemin de Damas. Aujourd'hui, je travaille pour consolider le pouvoir libanais en oeuvrant à une vraie réconciliation nationale.
Q. Vous appelez le Liban à se libérer de toutes les intervention étrangères. Qui
visez-vous?
R. Je vise tous les pays qui interfèrent dans notre vie politique interne. Nous avons l'impression qu'ils veulent que notre gouvernement soit à leur solde. La pérennité du Liban m'oblige aujourd'hui à dire non à la Syrie, à l'Egypte, à l'Iran, à l'Arabie Saoudite, mais aussi aux Etats-Unis et à la France.